ANNE WANNER'S Textiles in History / auctions

 
 

VENTE DES ARCHIVES TEXTILES DE LA MAISON SCHEURER

 

Vente :  Paris, Drouot Richelieu, salle 16,  le samedi 6 novembre 2004

Exposition : Paris, Drouot Richelieu le vendredi 5 novembre 2004.

Expert : Aymeric de Villelume


   
     
     
 
 
 
 



  La manufacture SCHEURER LAUTH ET CIE de Thann, en Alsace, trouve son origine dans une entreprise  fondée en 1813 sous le nom de LIEBACH SCHERRER.

En 1824 la société change de nom et devient LIEBACH HARTMANN ET CIE.  Elle est rachetée en 1842 par SCHEURER GROS ET CIE. En fonction des changements d'associés elle prendra diverses raisons sociales ( SCHEURER ROTT ET FILS en 1868, SCHEURER ROTT ET CIE en 1874) pour devenir en 1891 SCHEURER LAUTH ET CIE.

L'entreprise exerçait les activité suivantes :
- avant 1842 blanchiment de laine et de soie,
- impression au rouleau, à la perrotine et
- impression mains sur coton, moleskine pour vêtement d'homme (1855), laine et soie.
En 1842 l'entreprise possède plus de 100 tables d'impression. 

En 1873 l'impression à la perrotine est abandonnée. Elle était utilisée pour l'impression d'un article créé en 1853 par la manufacture SCHEURER ROTT : l'albanaise. Il s'agissait d'une impression de garancine, réserve sur fond cachou, d'une fabrication très difficile. Entre 1860  et 1870 l'impression des albanaises se fait en 3 couleurs, rouge et noir et une couleur de réserve pour le blanc, sur un fond cachou doré, bois et gris.
L'impression sur moleskine s'arrête en 1888.

A partir de 1852 l'entreprise imprime une grande quantité de foulards de soie et de laine pour l¹ameublement.
L'impression à la main est réduite et l'impression au rouleau passe de 10 rouleaux  (1 à 8 couleurs) en 1852 à 22 rouleaux (de 1 à 16 couleurs) en 1894.

Dans le dernier quart du XIXème et dans le début du XXème l'entreprise produit des  nouveautés pour la robe. C'est sous ces divers aspects que l'on trouve conservés dans les archives du musée de l¹impression sur étoffes, des étoffes de cette société. 
En 1873 SCHEURER réalise des velours de Gêne sur jute.

La société SCHEURER ROTT et Cie (1869) est une des premières avec la société HEILMANN FRÈRES (1866) et THIERRY MIEG (1863) à imprimer au rouleau sur laine des articles pour le Japon .  Ces impressions reprennent des motifs traditionnels ou des techniques traditionnelles (shibori) qu'elles imitent.

  SCHEURER a toujours fait appel aux meilleurs cabinets de dessins parisiens ainsi qu¹à des grands artistes de renom tel Muchà. Par ailleurs, une importante collection textile constitué de nombreux modèles anciens a servi d¹inspiration pour la reproduction ou une adaptation nouvelle au goût du jour qui permettait de satisfaire la demande de l¹époque.

Ces archives sont constituées d¹un important ensemble de liasses de grands échantillons (0, 45
x 0, 80 m) « fabrication garancée garantie grand teint » de la manufacture SCHEURER ROTT et Cie puis SCHEURER LAUTH et Cie, à Thann, en Alsace, fin XIXe début XX e siècle (1872 à 1935).

Ces échantillons sont imprimés au rouleau sur différents supports reps, popeline, granité, cretonne, voile, satin, velours, taffetas, toile métis, damas, faille moirée, façonné jacquard, plumetis, etc...

Les décors sont polychrome sur des fonds blancs, bleus, roses, rouges, bordeaux, jaunes, verts, bronze, violets, céladon, noirs et divers. Les liasses imprimées d¹un même motif peuvent contenir jusqu¹à une trentaine d¹échantillons sur différents supports et de différentes couleurs de fond.
 

Nous avons là l¹illustration de la production d¹une époque, en 1870, l¹Alsace est occupée par l¹Allemagne, soucieuse de conserver le marché parisien, SCHEURER possède un bureau à Paris, rue d¹Uzès.

Sous occupation allemande, SCHEURER produit donc pour exporter vers la France. 1918 voit la libération de l¹Alsace par la France. En 1939, l¹usine est réquisitionnée par les Allemands et ses propriétaires expulsés vers le sud de la France.

     
 

home content Last revised September 14, 2004